À l’initiative de Prométhée, du gouvernement princier et du CNES, s’est tenue ce mardi une journée de travail dédiée au rôle du NewSpace dans la préservation des océans. Une première.

Ocean Space Forum. Trois mots en passe de noircir chaque année nos agendas. Ils nomment depuis ce mardi une journée dédiée à une réalité scientifique et environnementale encore méconnue : celle qu’aujourd’hui les mers et les océans ne peuvent plus faire sans l’espace. Mieux, il est devenu leur meilleur allié.

Source infinie de données

Il s’agissait d’une première mondiale et elle s’est tout naturellement tenue au Musée océanographique de Monaco où il a été question du rôle prépondérant du spatial dans la préservation des deux poumons de la planète, les mers et les océans.

Cette première édition de l’Ocean Space Forum était menée à l’initiative de Prométhée (startup de Monaco vouée à l’observation de la Terre et au déploiement de nanosatellites), en collaboration avec le gouvernement princier, et plus précisément le Bureau des affaires spatiales de Monaco, et le Centre national des études spatiales (CNES).

Comme elle sait faire, la Principauté s’est ainsi mobilisée en vue d’une prise de conscience internationale sur un sujet qu’elle affectionne particulièrement et pour lequel il y a urgence. Aujourd’hui, la donne des océans a totalement changé. Il s’agit d’une véritable révolution selon les scientifiques présents mardi.

Un système d’alerte précoce

« Avec la surexploitation des ressources marines, l’implantation de plus en plus importante d’infrastructures en mer, le boom du tourisme de plaisance et de grande plaisance, les décideurs se doivent de mettre en place des mécanismes de prévention, de surveillance et de réponse rapide. Et cela passe par le spatial. Le spatial, et plus précisément le NewSpace, offre des outils innovants mais aussi une source considérable de données sur l’état de nos océans et des informations précieuses sur les flux maritimes, a appuyé Isabelle Rosabrunetto, directeur général au département des Relations extérieures et de la Coopération au gouvernement de Monaco. Le NewSpace, c’est aussi un système d’alerte précoce. Il permet d’anticiper les grands événements climatiques et de sauver des infrastructures et des vies humaines. »

L’exemple de Monaco

Avec les satellites, tout est désormais possible ou presque. Leurs ressources sont quasi infinies. Ils permettent de gérer le développement de la plaisance et de la suivre. Efficaces concernant la protection des aires marines – « les bateaux savent désormais qu’ils sont surveillés par le haut » -, ils donnent la possibilité d’intervenir au plus vite en cas de non-respect des règles.

À Monaco, le NewSpace rend par exemple possible le suivi de la pollution maritime ou encore l’évolution des traits de côte. « Au Larvotto, le trait de côte s’est modifié depuis deux ans et nous avons adapté et modélisé nos infrastructures grâce à cette information », précise de son côté Armelle Roudaut-Lafon, directeur des Affaires maritimes au gouvernement. Mais le NewSpace c’est aussi avoir une connaissance plus précise du trafic maritime.

« Et cette connaissance a un impact sur la sûreté portuaire et la sécurité de nos habitants », a conclu Armelle Roudaut-Lafon. Outil essentiel d’aide à la décision, donc, dont la finalité est bien de préserver les océans, le spatial est devenu une clef essentielle du développement durable et ne demande aujourd’hui qu’à se développer.

Le message de l’Open Space Forum est lancé.

Le NewSpace

Le NewSpace marque l’émergence d’une industrie spatiale d’initiative privée, avant tout née aux États-Unis. Il s’agit essentiellement d’un ensemble de start-ups. Son développement est favorisé par un cadre juridique américain adapté aux activités spatiales commerciales. Contrairement à ce qu’elle suggère, l’expression « newspace » ne désigne pas un renouveau mais bien une ouverture de l’espace à de nouveaux acteurs et une extension du champ d’application des technologies spatiales.

Le chiffre

11.000

Le trafic maritime explose. Il est passé de 2.500 milliards de tonnes transportées en 1970 à 11.000 milliards cette année. La population autour de la Méditerranée aussi. Elle est actuellement estimée à 540 millions d’habitants.

https://www.nicematin.com/environnement/avec-le-premier-ocean-space-forum-monaco-met-en-lumiere-le-role-de-lespace-dans-la-preservation-des-oceans-839450

©Anne-Sophie COURSIER