La fonte du Groenland et de l’Antarctique de l’Ouest pourraient entraîner une montée des océans qui pourrait aller jusque 15 mètres. Un phénomène qui bouleversait nos quotidiens, même en France.

Cela nous paraît très loin, si l’on habite par exemple à Clermont-Ferrand. Pourtant, la montée du niveau des océans peut avoir de grandes conséquences sur notre quotidien. Dans le dernier rapport du GIEC, il a été écrit noir sur blanc qu’à l’horizon 2300, on ne peut pas exclure une montée des océans supérieure à 15 mètres. 15 mètres, ça commence à faire beaucoup. Quelle en est la cause? L’océan monte pour deux raisons. La première, c’est que quand on chauffe l’eau, elle se dilate. L’océan est une grande baignoire et le fond de l’océan est toujours au même endroit. Donc, si on chauffe l’eau et qu’elle se dilate, le niveau de l’eau monte un peu. Mais l’essentiel de la montée des océans ou du risque à cette échéance là, c’est la fonte du Groenland. Le Groenland est un très gros glaçon, s’il fondait en totalité, cela ferait 6 mètres d’eau en plus pour l’océan mondial.

Il y a aussi la désintégration de l’Antarctique de l’Ouest, la partie qui est sous le Chili. Sur cette partie de l’Antarctique, vous avez une calotte glaciaire qui est en fait constituée d’un château de cartes de glaciers arc-boutés les uns contre les autres. Tout cela est posé sur un socle sous-marin, et n’est donc pas très stable. Là aussi, on risque 6 mètres d’eau en plus pour l’océan mondial. Si vous rajoutez la dilatation plus le Groenland, plus l’Antarctique de l’Ouest, plus l’Antarctique de l’Est qui est aussi un peu à risque, vous pourriez atteindre les 15 mètres. Alors, est-ce que tout ça est très ennuyeux pour les Français ? Oui, un peu, parce que si on a 5 mètres d’eau en plus par siècle, cela veut dire que vous n’avez plus un port. Or, même les habitants de Clermont-Ferrand, pour suivre notre exemple, dépendent du commerce mondial pour se nourrir, pour tout un tas de choses. On aura aussi beaucoup de centrales électriques en bord de mer qu’il faudra déplacer parce qu’elles peuvent résister à un ou deux mètres de haut du niveau de la mer, mais pas à 15 mètres. Et ce n’est pas propre aux centrales nucléaires. Au Japon, par exemple, toutes les centrales électriques sont en bord de mer, à gaz, à charbon, etc. Donc malheureusement, même si les calottes polaires sont très loin dans l’espace, ce qui se passe là-bas pourrait impacter notre quotidien de manière directe.

La seule manière d’agir contre le problème est en fait de baisser les émissions planétaires. Si les émissions planétaires sont trop importantes et que le réchauffement climatique est trop rapide, on ne pourra rien y faire.

La montée des océans

Photographie: M. Bellenger