« L’océan, c’est cette immense ouverture sur une liberté planétaire. Et malgré tout ce qu’il subit, il n’est pas trop tard pour le sauver. On a l’intelligence des solutions, il faut avoir l’audace et la ténacité de mettre en œuvre ces solutions », affirme l’explorateur Jean-Louis Etienne. Celui qui se prépare à embarquer à bord du « Polar Pod », une plateforme océanique conçue pour dériver autour de l’Antarctique afin de fournir des données aux scientifiques, participait à la Soirée des Possibles, une conférence organisée le 9 décembre dernier par « l’Obs ». Avec cinq autres spécialistes, il livre ses préconisations pour sauver les océan

« On n’a pas le temps »

« On ne peut pas aujourd’hui penser qu’on pourra préserver l’océan en conservant le même niveau de vie, le même type de vie. Il faut réussir à réduire la production et la consommation. On ne peut pas continuer à utiliser toutes les ressources naturelles. La première mesure, c’est la sobriété », prévient Florent Marcoux, directeur de Surfrider Europe.

« Chacun doit être efficace dans sa zone d’influence », ajoute Jean-Louis Etienne, tout en proposant une vision ludique du changement nécessaire à nos modes de vie : Installez des panneaux solaires, vous pourrez charger votre voiture électrique. C’est un investissement qui peut rapporter. N’attendez pas que l’Elysée ou le pape vous disent ce qu’il faut faire. On n’a pas le temps ! Vous verrez, il y a du fun à être écolo !  L’occasion aussi de découvrir le projet Beyond the Sea, imaginé par Yves Parlier. Son idée : tracter les cargos qui transportent la marchandise mondiale grâce à une immense voile et utiliser l’énergie du vent en lieu et place des moteurs thermiques. « L’utilisation du kite [la voile] permettrait à un gros cargo de 100 000 tonnes d’économiser 40 000 litres de carburant par jour », indique-t-il. Une solution donc tout à fait rentable pour les navires, mais aussi très écologique : « Tout le monde est gagnant. » L’ancien skipper se prépare à matérialiser son rêve : son catamaran démonstrateur doit être mis à l’eau au printemps 2022.

Planète

Photographie: Andreas L