Les mers et les océans du globe représentent 97% de l’eau présente sur Terre et sont à l’origine de 70% de l’oxygène que nous respirons. Tandis que nous colonisions les terres, les mondes engloutis loin sous la surface ont abrité l’évolution d’une quantité formidable de mammifères marins de toutes sortes et de poissons.

Depuis la nuit des temps, les changements qui se sont opérés au fond des océans ont été très progressifs et ont laissé le temps aux animaux marins de s’adapter en conséquence. Mais le rythme imposé aujourd’hui par l’Homme sur les écosystèmes littoraux et marins va beaucoup plus vite que celui de la nature. Industries extractives, changement climatique responsable de l’acidification des eaux, tourisme de masse, surpêche ou pollution plastique, les pressions sont considérables et continues. Bon nombre d’espèces marines telles que les grands prédateurs (orques, requins…) que nous retrouvons au sommet de la chaîne alimentaire sont pourtant ce que l’on appelle des spécialistes, c’est-à-dire qu’elles ne sont capables de survivre que dans un environnement bien précis et que le moindre changement les rend extrêmement vulnérables. Malgré tout, à la destruction de leurs habitats naturels s’ajoute aussi la raréfaction de leurs sources de nourriture. Un tiers des stocks mondiaux de poissons sont aujourd’hui surexploités, notamment dans le cadre de pêches illicites et non réglementées. Alors les espèces modifient leur comportement. Celles qui ne disparaîtront pas migreront à la recherche de nouvelles zones habitables. Plus de la moitié d’entre elles sont d’ores et déjà menacées d’extinction d’ici la fin du siècle.

Hippocampe : Si leur pêche reste illégale, ce ne sont pas moins de 20 millions d’hippocampes qui sont pêchés chaque année un peu partout à travers le monde.

Poisson-Lune : Très recherché en Asie pour sa chair et ses supposées propriétés thérapeutiques, l’animal marin est aujourd’hui victime de la pêche volontaire ou accidentelle tout autant que des déchets flottants qu’il confond régulièrement avec des méduses.

Espadon : La pêche commerciale fait t des ravages au point que l’épée des mers voit ses effectifs se réduire de manière alarmante. L’espadon chinois endémique du fleuve Yangtsé a été déclaré disparu au début de l’année 2020.

Raie manta : Mises en danger par le changement climatique qui modifie leur migration et par les microplastiques qui tendent à bloquer leur tube digestif, on les retrouve aussi sur les marchés internationaux où certaines parties de leurs branchies se vendent à prix d’or pour la médecine chinoise.

Baleine bleue : Sous l’effet de l’exploitation pétrolière, des pollutions chimiques et sonores ou encore de la pêche intensive du krill, sa principale source de nourriture, ce sont en tout 70% des populations de baleines bleues qui se sont éteintes en l’espace d’une dizaine d’années seulement. Désormais interdite à l’échelle internationale, la chasse commerciale est encore pratiquée en Norvège, en Islande et au Japon.

Requin blanc : Chassé pour sa chair, ses ailerons, ses dents ou fragilisé par les activités commerciales et industrielles qui détruisent son habitat naturel, le requin blanc a perdu  80% de ses effectifs en l’espace de 15 ans.

Requin-Baleine : Le tourisme croissant vient perturber le quotidien du plus gros poisson du monde ainsi que la pollution, très concentrée dans les eaux de surface.

Dugong : Naturellement mis en danger par un rythme de reproduction très lent, le dugong a perdu environ 60% de ses effectifs en l’espace de 15 ans.

Flétan : Réparti en trois espèces différentes, le flétan est aujourd’hui menacé par la surpêche effectuée le plus souvent à l’aide de chaluts dont les conséquences sont dramatiques pour les écosystèmes. Pêche involontaire de raies, de requins ou de mammifères protégés, destruction des habitats naturels, l’exploitation des stocks de flétan est aujourd’hui strictement encadrée.

Tortue luth : Par la pollution marine, la pêche accidentelle, la perte de leur habitat ou l’apparition d’espèces invasives, le plus gros reptile de la planète est aujourd’hui devenu une espèce vulnérable.

Requin-marteau : Recherché pour ses ailerons, le requin-marteau a vu sa population chuter de 83% en Atlantique Nord et de 64% dans les autres mers du monde, en l’espace d’une vingtaine d’années

Loutre de mer : La pollution marine, le commerce de la fourrure, la raréfaction des proies due à la pêche et même le réchauffement climatique en font aujourd’hui l’espèce de loutre la plus menacée à travers le monde.

Macareux moine : Désormais une espèce protégée, c’est le réchauffement climatique et la pêche excessive de ses stocks de nourriture qui le mettent en danger.

Requin-Taureau : Son taux de reproduction très faible en revanche est un vrai frein à la stabilisation de ses populations à travers la planète. Les prises accidentelles restent aussi très préoccupantes.

Grand cachalot : De nouvelles pressions pèsent depuis sur l’espèce comme le tourisme, la pollution plastique et les filets de pêche laissés à la dérive pour la pêche au thon notamment.

Tortue verte : Victime du braconnage, de la pollution marine ou encore de la destruction de son habitat par le passage des bateaux, elle est aujourd’hui l’espèce de tortue la plus menacée de toutes.

Conservation nature

Photographie : Conservation nature