Le 15 décembre sera lancé dans l’espace le satellite SWOT. Ce dernier devrait fournir de nouvelles données sur l’océan, les lacs et les rivières avec une résolution sans précédent. IFREMER contribue à cette mission internationale. Les données transmises de l’espace mèneront à une meilleure compréhension de l’océan, de sa dynamique et de son rôle dans le climat.

« SWOT est une mission exceptionnelle pour la communauté des sciences marines. Grâce à son nouveau radar baptisé KaRIn, elle ouvre un nouveau champ des possibles en matière d’altimétrie spatiale, c’est-à-dire de mesure du niveau de la mer » explique dans un communiqué d’IFREMER Aurélien Ponte, chercheur en océanographie spatiale.

Une précision exceptionnelle de surveillance des océans

Selon ce scientifique, ce nouveau satellite SWOT (Surface Water and Ocean Topography) pourra transmettre autant de données que 6 altimètres classiques volant en formation et permettra d’obtenir des images instantanées du niveau de la mer.Une auscultation des océans et des plans d’eau terrestres comme les lacs et les rivières qui sera d’une finesse jamais atteinte jusqu’à présent, à l’échelle du centimètre.

« Nous aurons pour la première fois des données haute résolution sur le niveau de la mer sur les premiers kilomètres depuis les côtes jusqu’à 50 mètres de profondeur, précise Guillaume Charria, chercheur en océanographie physique à l’Ifremer. Nous pourrons ainsi étudier en détails les tourbillons, courants, panaches de fleuves, leurs mécanismes et leurs impacts sur ces écosystèmes particulièrement riches en biodiversité. »

Des intérêts cruciaux pour relever le défi du changement climatique

Les intérêts de cette mission SWOT sont multiples, comme l’étude plus fine des courants marins, l’amélioration des modèles climatiques, l’optimisation de la navigation et de la pêche, la réalisation d’un inventaire des stocks d’eaux de surface de la planète avec la surveillance des hauteurs et des débits des cours d’eau et des lacs afin de mieux gérer les ressources hydriques et d’anticiper les inondations et les sécheresses, sans oublier la surveillance des littoraux.

IFREMER, partie prenante du projet

Membres de l’équipe scientifique de la mission, des chercheurs de l’Ifremer sont à l’œuvre depuis 10 ans pour déterminer la nature de l’orbite, la fréquence d’échantillonnage et de traitement du signal du nouveau radar KaRIn. Ils cherchent à mieux caractériser la manière dont le signal émis par le radar se réfléchit à la surface de l’eau en fonction des champs de vagues, des courants, des tourbillons… Tout cela pour une meilleure compréhension de l’impact de ces facteurs sur le signal reçu par le satellite SWOT.

Au printemps 2023, l’Ifremer et le Shom mèneront une campagne océanographique à bord de deux navires, l’Atalante et leTéthys pour valider in situ les mesures du niveau de la mer prises par le satellite à l’aide d’une panoplie d’instruments : des sondes remorquées pour cartographier les variations de température et de salinité et en déduire les variations du niveau de la mer, des drones de surface et des bouées dérivantes pour mesurer les courants et les vagues. Autant de données qui seront ensuite confrontées à celles de SWOT.

Au fil de ses trois années de service, la mission internationale alimentera les projets de recherche de la communauté scientifique du monde entier pour plusieurs décennies, précise un communiqué d’IFREMER.

https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/finistere/brest/ifremer-compte-mieux-etudier-les-oceans-grace-aux-donnees-spatiales-du-nouveau-satellite-swot-2671428.html

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