Les grands fonds marins sont un environnement très dynamique avec des zones sismiques et tectoniques actives et c’est aussi une oasis de biodiversité extraordinaire.

L’observatoire scientifique EMSO Açores a été plongé en 2010 à 1700 m de fond, sur une chaîne de montagnes et de volcans sous-marins au milieu de l’océan Atlantique pour observer les grands fonds marins. Cet observatoire se trouve  à 1700 mètres de profondeur, au large des Acores sur le champ hydrothermal de Lucky Strike sur la dorsale médio Atlantique à 1700 mètres de profondeur. Seuls 4 observatoires de ce type existent dans le monde.  En continu depuis 10 ans, il  permet de faire progresser la connaissance de la biodiversité remarquable, du volcanisme et de l’hydrothermalisme des milieux marins profonds. Le navire océanographique « Pourquoi Pas ? » était sur place depuis le 13 septembre pour effectuer la maintenance annuelle de ce concentré de technologies (campagne Momarsat, pilotée par l’Ifremer et le CNRS).

Pierre-Henri Sarradin est responsable de l’unité Environnement profond à l’Ifremer et de la mission Momarsat et il vient de rentrer avec son équipe. Ils étaient  aux premières loges dans cet observatoire au fond de la mer où ils font de la maintenance tous les ans pour surveiller les différents capteurs, les caméras et les programmes d échantillonnages installés sur cet observatoire. Grâce à cet observatoire, les scientifiques cherchent  à  comprendre les phénomènes géologiques et géochimiques provoqués par le lent écartement de plaques et le développement de la vie dans les grands fonds si loin de la lumière du soleil.

Ces grands fonds marins , sont des oasis de vies.

Les plaines abyssales regorgent d’ une diversité d’espèces marines   et on peut  y voir par exemple des petits vers comme des nématodes.  Dans les éco systèmes hydrothermaux y vivent moins d espèces  que dans les plaines abyssales car c’est un milieu un peu plus difficile, un écosystème spécifique basé sur la chimio synthèse apportée par les sources hydrothermales. La faune   y diffère selon les zones : sur la zone pacifique  il y a par exemple  des grands vers géants  comme le ver tubicole géant (Riftia pachyptila)  l’une des espèces extrêmophiles de vers qui peut atteindre 2 mètres et ce vers n’a ni bouche ni anus et sur la zone atlantique on y trouve des organismes comme des moules et des crevettes.

Pierre-Marie SARRADIN, chimiste et  responsable de l’unité de recherche « Etudes des Ecosystèmes Profonds » à L’Ifremer.

France inter / la terre au carre

Photographie: © Getty / Rowan Coe