Un programme de recherche international étudie les sons sous-marins et l’impact du bruit provoqué par les activités humaines sur la faune marine.
Il s’agit d’un projet décennal de cartographie du bruit sous-marin. En l’espace de dix ans, des scientifiques ont collecté jusqu’à 4 000 séries d’enregistrements sonores provenant de l’Atlantique, du Pacifique et de l’Antarctique ainsi que des côtes australiennes et néo-zélandaises. Coût estimé : 50 millions de dollars.
Surveillance acoustique
Ces derniers utilisent sous les vagues des microphones sous-marins, appelés hydrophones. Ces capteurs ne font aucun bruit supplémentaire, permettant une surveillance acoustique passive. Les sons aident les scientifiques à mesurer l’impact marin du bruit, des récifs coralliens aux mangroves, des orques au plancton, de l’exploration pétrolière et gazière, du transport maritime, du tourisme, des tempêtes et même des explosions nucléaires. Encore faut-il les interpréter : l’intelligence artificielle et le machine learning, présentée comme « une avancée majeure », on permis de grandement accélérer, comme l’explique un article du Guardian.
« Autrefois, on pouvait mettre un micro dans l’eau pendant un an. Il fallait ensuite trois ans pour écouter les cassettes. Et puis nos oreilles ne font pas la différence entre les vagues qui se brisent, les baleines à bosse, les navires ou les crevettes », explique au quotidien britannique Jesse Ausubel, co-fondateur de l’International Quiet Ocean Experiment (IQOE), un groupe de scientifiques qui enregistrent les sons de la mer.
Explosion sonore sous-marine
L’objectif est de capturer une base acoustique de différents paysages sonores. Les chercheurs veulent aussi faire du bruit une variable essentielle des sciences océaniques en l’utilisant pour surveiller la répartition des espèces, en identifier de nouvelles et tenter de repérer des catastrophes climatiques imminentes.
« On connaît, depuis une trentaine d’années, une explosion sonore sous-marine : navires gigantesques, gaz et pétrole, exploitation minière des fonds marins, navires de croisière, indique Jesse Ausubel. Le paysage sonore change beaucoup. Il serait insensé de supposer que cela n’a aucun impact sur la faune. »
https://www.geo.fr/animaux/comment-des-scientifiques-ecoutent-la-symphonie-des-oceans-214787
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