Le Fonds mondial pour la nature appelle l’ONU à négocier un traité sur le sujet. Les plastiques à usage unique constituent plus de 60 % de la pollution marine.

L’image est parlante : « Du plus petit plancton à la plus grosse baleine », le plastique est omniprésent dans les océans, avertit, mardi 8 février, le WWF. Le Fonds mondial pour la nature rappelle que cette invasion de plastique menace la biodiversité marine et appelle les dirigeants du monde entier à s’engager rapidement vers un traité sur le sujet. A quelques semaines d’une assemblée environnement de l’Organisation des Nations unies (ONU) qui pourrait lancer des négociations sur un tel accord, le WWF publie un volumineux rapport sur les impacts de la pollution plastique sur les océans, la biodiversité et les écosystèmes marins. Synthèse des conclusions de plus de 2 000 études scientifiques distinctes sur ces questions Premier constat, cette contamination « a atteint toutes les parties des océans, de la surface aux grands fonds marins, des pôles aux côtes des îles les plus isolées ». Entre 19 millions et 23 millions de tonnes de plastiques arrivent chaque année dans les eaux de la planète, dont une bonne partie finissent en mer, selon les estimations. Un danger croissant, même si le WWF reconnaît un manque de données sur d’éventuelles répercussions sur les humains de cette présence de produits aux composants chimiques.

Le nombre de microplastiques devrait doubler d’ici à 2050

Les produits sont pour une bonne part des plastiques à usage unique, que de plus en plus de pays interdisent mais qui constituent toujours plus de 60 % de la pollution marine. Ils se dégradent au fur et à mesure de leur séjour dans l’eau, devenant de plus en plus petits, jusqu’au « nanoplastique », d’une taille inférieure au micromètre (millième de millimètre). Les oiseaux sont eux aussi exposés. Dans le nord-ouest de l’Atlantique, 74 % des oiseaux de mer examinés par une étude avaient mangé du plastique ; 69 %, selon une autre étude à Hawaï.

Des limites déjà atteintes en Méditerranée

Eirik Lindebjerg compare la situation à la crise climatique et ses « budgets carbone », quantité maximale de CO2 pouvant être rejetée dans l’atmosphère avant certaines conséquences. « C’est la même chose avec le plastique. Ce que nous montrons dans ce rapport, c’est qu’il y a une limite à la pollution que peuvent absorber nos écosystèmes », poursuit l’expert. Une limite déjà atteinte côté microplastiques en plusieurs points du globe, relève le WWF, notamment en Méditerranée, dans la mer Jaune et et la mer de Chine orientale (entre la Chine, Taïwan et la péninsule coréenne) et dans la banquise arctique.

Le monde / Planète

Photographie: © Catherine Sheila