Qu’ils soient en fibres naturelles ou synthétiques, les vêtements dispersent leurs microfibres dans les océans lors de chaque lavage.

Au gré des lavages successifs de nos vêtements, de minuscules particules de textile sont emportées par le tambour de la machine à laver et du sèche-linge jusque dans les océans. Une pollution qui peut paraître dérisoire à l’échelle individuelle mais qui, au niveau mondial, prend des proportions considérables. Pourtant, en adoptant quelques bons gestes, il est possible de réduire drastiquement votre impact sur la pollution aux microfibres.

La pollution aux microfibres en chiffres

Soucieux de leur hygiène, les Français et les Françaises ne lésinent pas sur la fréquence de leurs lessives. Chaque année, ils en réalisent plus de 7 milliards. Entre utilisation d’eau, usage de détergent et brassage de microfibres textiles, cette pratique domestique banale n’est pas sans incidence sur la planète. Les microparticules de plastique ainsi relâchées par le lavage de vêtements synthétiques se retrouvent en effet dans nos océans où elles représentent la troisième source de pollution au plastique. D’après WWF, l’Europe serait ainsi responsable de l’émission de 30 000 tonnes chaque année.

En finir avec le synthétique ?

Supprimer les matières synthétiques de son armoire pourrait-il être une piste pour limiter la pollution aux microfibres ? Oui et non. Si les microfibres plastiques issues de vêtements en matières synthétiques sont pointées du doigt, les microfibres provenant de matières naturelles (plantes et/ou animales : coton, lin, laine, soie…) posent elles aussi problème. Ces dernières sont en effet présentes en bien plus grande quantité. Elles représentent 79,5 % de l’ensemble des microfibres retrouvées dans les océans selon une étude publiée en 2020 dans la revue Science Advances. De plus, elles contiennent pour la plupart des teintures et ne sont donc pas vierges de traitements chimiques.

Pour déjouer le fléau des microfibres, la solution doit donc être prise à la racine selon Kelly Sheridan, directrice de recherche au Consortium sur les microfibres au Royaume-Uni, qui explique au Washington Post que “la manière la plus efficace de déjouer cette pollution passe par le développement de meilleurs textiles”. Une piste à creuser pour les professionnels de l’industrie.

Un cycle froid et rapide

Envie de limiter votre impact sur l’environnement lors de vos lessives ? Outre ces recettes de lessives maison douces pour la planète et vos vêtements, bien choisir le cycle auquel vous les lavez est la clé. Il est ainsi conseillé d’opter pour un cycle court et une température basse pour limiter la propagation de microfibres. Pensez également à ne lancer une machine que lorsque votre machine est vraiment pleine.

Espacer les machines

Avant de balancer votre jean dans le bac à linge sale ou votre chemise portée une seule soirée, demandez-vous si ces vêtements méritent vraiment d’être lavés. En effet, bien souvent, l’habitude nous incite à passer à la machine des habits non tâchés et très peu portés. Peut-être serait-il temps de revoir ce réflexe à la baisse ?

Limiter l’usage du sèche-linge

Le sèche-linge aussi produit des microfibres en quantité. Pour limiter leur propagation aux océans, privilégiez le séchage naturel, sur un étendoir ou sur un fil à linge. En plus d’être une solution écolo, c’est aussi un bon moyen de faire des économies !

Utiliser un filtre

Certains lave-linge et sèche-linge sont équipés de filtres qui retiennent jusqu’à 87 % des microfibres. Une solution écologique prometteuse que la France entend bien développer. C’est pourquoi, le pays a été le premier à la rendre obligatoire via la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire adoptée en 2020. D’ici 2025, tous les lave-linge neufs vendus devront ainsi être équipés de dispositifs filtrants.

©Brady Knoll