La quinzième conférence pour la biodiversité (COP 15) se tient actuellement à Montréal (Canada) avec en ligne de mire l’adoption d’un accord sur la protection de la biodiversité. Problème : les différents participants semblent plus divisés que jamais, notamment sur la question de la protection des océans.
Ce sont les ministres de l’Environnement de 110 pays qui sont réunis ces jours-ci à Montréal au Canada, à l’occasion de la quinzième conférence pour la biodiversité (COP 15). Objectif affiché : un nouvel accord sur la biodiversité, à définir avant le début de la semaine prochaine. Mais ce ne sera pas chose aisée, si l’on en croit les profondes divisions entre les différents participants, notamment sur le sujet de la protection des océans, comme le relate The Guardian.
Les océans ont beau couvrir 70% de la surface terrestre et représenter 95% de la biosphère de la planète, ils ne font visiblement pas partie des préoccupations majeures des participants à la COP 15. Comme le souligne The Guardian, le mot « océan » n’apparaît qu’à deux reprises dans le dernier document de travail de la conférence, sur 10 pages et 5 000 mots. Toutefois, un projet général sur la protection de la biodiversité marine a été approuvé et fait l’objet de discussions au sein de groupes de travail.
Quels sont les 4 pays pointés du doigt ?
Signe que de profondes divisions persistent, certains participants aux groupes de travail accusent quatre pays de faire de l’obstruction sur la voie d’un commun accord sur de nouvelles restrictions pour protéger les océans. Ce sont ainsi l’Argentine, la Chine, l’Islande et la Russie qui se retrouvent aujourd’hui pointées du doigt. Parmi les discussions qui ont cours à la COP 15 figure notamment « l’objectif 30×30 », qui vise à protéger 30% des terres et des mers. Les quatre pays précédemment cités se voient reprocher leur volonté de limiter la protection des océans.
Dans la voie d’un accord sur la protection des océans figure inévitablement la question de la pêche. La Chine demeure le principal producteur de pêche en mer. Les participants indiquent notamment que le mot « pêche » a disparu des derniers documents de travail. La Russie, elle, est par ailleurs fréquemment accusée d’ »écocide » après la constatation depuis le mois de février et l’invasion de l’Ukraine d’échouages réguliers de dauphins sur les bords de la mer Noire. Selon les chercheurs, c’est l’augmentation de la pollution sonore qui pourrait être à l’origine de la hausse des échouages de cétacés.
Un accord sera-t-il trouvé ?
Se pose également la question du financement des nouvelles restrictions, qui inquiète certains pays en développement comme le Brésil. Les représentants de ce pays ont cette semaine quitté une réunion de travail, pour protester contre le refus des autres participants de créer un nouveau fonds pour la biodiversité.
La question de la manière de protéger les océans est encore floue. Il reste à déterminer si les pays devront protéger 30% de leurs zones côtières, ou s’il s’agira d’une protection plus globale, au niveau mondial. Le chercheur Enric Sala rappelle que l’humanité « a besoin de la moitié de l’océan pour éviter l’effondrement de son système de survie ». Il explique d’autre part qu’une protection des océans de l’ordre de 30% peut « aider à régénérer le reste des océans » à condition que l’utilisation des ressources « soit plus responsable » dans les zones non protégées.
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