Les négociations pour la haute mer, qui se sont déroulées la semaine dernière à New York, n’ont pas abouti à un traité. Les 141 États présents devront de nouveau se réunir afin d’accoucher d’un texte permettant de protéger la moitié de notre planète bleue. On le sait, les océans sont confrontés à de multiples menaces : Les deux tiers des stocks de poissons sont exploités au-delà des limites durables, et les activités émergentes telles que l’exploitation minière en eaux profondes peuvent détruire les habitats, dégrader la qualité de l’eau, contaminer les produits de la mer et faire disparaître des espèces.
Pourtant, malgré l’urgence, le traité tant espéré par les ONG n’a pas été ratifié. Plusieurs points ont tout de même fait consensus, notamment la création d’aires marines protégées, où les activités humaines — pêche, transport maritime, extraction minière, tourisme — seraient limitées. Mais il n’y a pas eu d’accord sur le mécanisme permettant de créer une aire, ni sur l’instance chargée de valider ou non cette création. Autre sujet délicat : les ressources marines génétiques. Les fonds océaniques recèlent quantité d’êtres vivants méconnus, aux capacités souvent incroyables qui attisent la convoitise des industries pharmaceutiques et chimiques, principalement européennes et étasuniennes.
Les pays du Sud demandent « un partage équitable des bénéfices » tirés de cette exploitation des organismes marins. Et là encore, pour l’heure, pas d’accord.
Un ultime round de négociations devrait avoir lieu avant la fin de l’année.
Photographie: @Griffin Wooldridge