En raison du réchauffement climatique, les glaces du Groenland pourraient contribuer à une élévation du niveau de la mer de plusieurs mètres au cours des prochains siècles. Cependant, les efforts d’atténuation du réchauffement climatique pourraient largement réduire ce risque si les émissions de gaz à effet de serre sont limitées.

L’un des plus graves effets du changement climatique est la hausse du niveau de la mer, en grande partie liée à la fonte des glaciers et des calottes glaciaires. Cette hausse du niveau de la mer conduira nécessairement à la submersion de nombreuses terres habitées, et donc à l’explosion du nombre de réfugiés climatiques. L’Université de Cambridge a simulé l’évolution des glaces du Groenland jusqu’à l’an 3000 pour comprendre l’impact du changement climatique du XXIe siècle sur les siècles suivants. Les professeurs de l’Université ont utilisé le modèle international ISMIP6 (Ice Sheet Model Intercomparison Project for the Coupled Model Intercomparison Project Phase 6) pour étudier plusieurs scénarios : douze configurations dans lesquelles le réchauffement continue de manière ininterrompue jusqu’à l’an 3000 de la même manière qu’il évolue actuellement jusqu’en 2100, et deux autres hypothèses dans lesquelles les émissions de gaz à effet de serre sont en diminution jusqu’en 3000. Les chercheurs ont utilisé les projections climatiques disponibles jusqu’en 2100, au vu de la tendance actuelle des émissions de gaz à effet de serre. Ces 20 dernières années, l’intensité de la fonte des glaces s’est produite six fois plus vite que le rythme estimé avant la révolution industrielle.

La baisse des émissions de gaz à effet de serre a un impact majeur

À travers ces différents scénarios, l’étude, publiée dans le Journal of Glaciology, a conclu que la réduction des gaz à effet de serre avait des conséquences considérables sur l’évolution des glaces au Groenland, et donc sur la hausse du niveau de la mer. Si les émissions de gaz à effet de serre continuent au même rythme, maintenant la tendance actuelle au réchauffement climatique, le niveau de la mer pourrait monter de 0,71 à 3,54 mètres en raison du volume de glace fondu. Dans le cas des scénarios faisant réduire les émissions de gaz à effet de serre, l’augmentation du niveau de la mer due à ce volume d’eau serait comprise entre 0,16 et 0,4 mètre. En d’autres termes, si rien n’est fait pour atténuer le réchauffement climatique actuel, l’Université prévoit une élévation du niveau de la mer de plusieurs mètres d’ici l’an 3000, sachant que certaines zones, comme les côtes du sud des USA, ont déjà gagné 30 cm depuis la révolution industrielle. Jusqu’à la fin des années 1990, la couche de glace du Groenland gagnait autant de masse grâce aux chutes de neige l’hiver qu’elle en perdait l’été avec la fonte de la glace. Ces vingt dernières années, l’intensité de la fonte s’est produite six fois plus vite que le rythme estimé avant la révolution industrielle. Une fonte complète des calottes glaciaires du Groenland ferait augmenter le niveau de la mer de sept mètres.

Dans le futur, les chercheurs de Cambridge comptent utiliser des projections climatiques plus lointaines, celles d’après 2100, pour obtenir des résultats plus précis. Mais ces premières données  prouvent que l’évolution actuelle du climat peut avoir des conséquences sur les 1.000 prochaines années.

Futura Sciences

Photographie: ©Harrison Haines