En conclusion du One Ocean Summit qui se tenait à Brest, le chef de l’État a annoncé vendredi plusieurs mesures pour mieux protéger les océans. Nous allons aujourd’hui prendre des engagements ; ce seront les engagements de Brest ! » a promis vendredi Emmanuel Macron en préambule de la clôture du sommet pour les océans, événement international à son initiative. Il faut dire que ce volet politique, rassemblant pas moins de 41 Etats et parachevant deux jours d’échanges entre plusieurs centaines de chercheurs, acteurs économiques et ONG, consacrés à la sauvegarde de l’océan, était particulièrement attendue de ses défenseurs. « Nos océans ne peuvent plus attendre », a reconnu le chef de l’État, s’engageant à des « décisions historiques » pour préserver la biodiversité, stopper la surexploitation des ressources marines et lutter contre les pollutions, mais aussi pour mieux lutter contre le changement climatique.

Un traité pour la haute mer

Ainsi et parce que la création d’aires protégées est un pilier essentiel de la préservation de la biodiversité, la coalition de la Haute Ambition pour la Nature et les Peuples, lancée lors du One Planet Summit de janvier 2021 regroupant 30 pays avec l’objectif de protéger 30 % des terres et océans d’ici 2030, en compte depuis ce vendredi 83, a déclaré le président. Mais les deux tiers de l’océan demeurant au-delà des juridictions nationales, 45 % de la surface de notre planète ne peut donc pour l’heure bénéficier de cette protection. Aussi, 27 États membres de l’Union européenne, rejoints par 14 pays tiers, concluront dans les mois à venir et après des années de négociation, un traité destiné à sauvegarder la haute mer, ont annoncé Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Il s’agit « de conclure ces échanges et d’avancer pour avoir enfin les outils permettant de protéger ces eaux internationales qui sont trop souvent une zone de non-droit écologique », a ainsi souligné le président. Aussi, 14 pays se sont engagés à renforcer la lutte contre la pêche illicite, qui représente un cinquième des prises mondiales, à travers, notamment, la mobilisation de la marine de plusieurs États membres de l’Union européenne.

Fret, pollution plastique et révolution numérique

Et tandis que 90 % des marchandises sont aujourd’hui transportées par la mer – générant 3 % des émissions de gaz à effet de serre –, le transport maritime a, lui aussi, fait l’objet d’annonces. Parmi lesquelles l’engagement de 22 armateurs européens dans un nouveau label « Green marine Europe », impliquant des mesures concrètes concernant les émissions atmosphériques, la gestion des matières résiduelles, le bruit sous-marin ou encore le recyclage des navires. Autre enjeu majeur de la sauvegarde des océans, la pollution plastique, qui s’élève à 9 millions de tonnes chaque année – dont 80 % proviennent des terres –, est aussi dans le collimateur des décideurs. Aussi des financements publics européens, français, allemands, italiens et espagnols vont-ils unir leurs ressources pour un montant de 4 milliards d’euros d’ici 2025, dans le cadre de la plus importante initiative dédiée à la réduction des pollutions plastiques « Clean Oceans Initiative ». Et parce que la révolution numérique constitue une réelle opportunité pour comprendre l’hydrosphère et ainsi prendre les meilleures mesures pour l’océan, l’Unesco s’est engagé à ce que 80 % des fonds marins soient cartographiés d’ici 2030 quand l’Union européenne a, elle, annoncé se doter d’un « jumeau numérique » – un double virtuel nourri par des données et algorithmes de pointe.

« L’agenda avance sur tous ces sujets »

Enfin, la France a rappelé qu’elle entendait agir au niveau national, en s’engageant notamment à traiter sous dix ans les décharges abandonnées de ses littoraux présentant des risques de rejet de plastiques. « L’agenda avance sur tous ces sujets », a ainsi assuré Emmanuel Macron, tandis que le One Ocean Summit constitue le point de départ d’une série de rendez-vous internationaux à venir et lors desquels l’océan sera central, avec la Conférence des Nations unies sur l’océan de Lisbonne en juin et la COP27, accueillie par l’Egypte à l’automne.

Le point/Environnement

Photographie: Ricardo Esquivel